Le portrait ébréché

Tout se passe dans un pays où les mosquées et les églises ne désemplissent pas, où les hôtels et les bordels ne chôment pas. Le roman retrace la vie d'une famille polygame où chaque conjointe ne voit que sa propre couvée et où les enfants se rangent du coté de leur mère dès qu'une dispute éclate. L'auteur décrit également le vécu d'un père de famille partagé entre le travail et l'éducation des enfants parmi lesquels trois donnent du fil à retordre. L'un est rebelle, le second malade et la troisième une fille qui ne sait pas choisir entre le mari et l'argent du mari. Guéguerres, partialité, douleur... que de malheur dans la demeure ! Dans la rue, terreau de la délinquance et des abus, l'effet pervers de la colonisation sur l'élite jeune et le " Wadada obligeant ", exigeront des héritiers qu'ils bannissent la tradition ancestrale. Ainsi, la fidélité, l'honneur, la vergogne, bref, l'éthique tout court, seront monnayé contre l'insoumission, le déshonneur et tout le reste. Le ridicule qui naguère tuait faisant grandir aujourd'hui. La tradition n'avait pas tout perdu car quelques conservateurs s'accrochaient encore à leur tabou séculaire. Quant à l'enfant malade, héros du roman, il raconte comment il a pu surmonter les épreuves de la vie au sein de la famille, dans la rue et à l'école. Le manuscrit nous plonge aussi dans l'univers mystique du circoncis, " trait d'union " séparant l'âge ingrat de l'enfance. Éducation, délinquance, mariage forcé, prostitution, misère...y sont traités avec diligence. En amour, les premiers pas balbutient toujours surtout lorsque le gigolo est initié par une femme au grand coeur. " Le sel aiguise l'appétit du mangeur lorsqu'il mange. À notre roman l'humour donne le goût. Attention ! Le plat est concocté au pays de la " terranga ". Bon appétit ! "