- EAN13
- 9791042300906
- Éditeur
- Editions Vérone
- Date de publication
- 17/05/2024
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9791042300906
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Papier - Verone éditions 15,50
« Je ne m’étais jamais sentie aussi isolée que pendant ces moments dans la
rue. Je comprenais que la déréliction était un venin qui pouvait tuer à la
vitesse du poison d’un crotale.
J’avais perdu tout autre objectif que celui de survivre, celui de me nourrir
quoi qu’il advienne et de pouvoir dormir en ayant le moins froid possible.
Mais également celui de ne plus subir de violences sexuelles ou d’agressions
physiques de toutes sortes. Car il était assez fréquent que des personnes, et
même des nationaux, se fassent brutaliser devant moi.
Finalement, dans la rue, nous étions tous semblables face à la violence et à
l’errance. Que nous soyons uniquement des sans domicile fixe ou encore des
immigrés, avec ou sans pièces d’identité, nous étions tous des exilés de la
misère. Nous avions tous cette crainte des protestations. Nous restions dans
cette brutalité et dans cette détresse assourdissante, comme si nous nous
plaisions à vivre dans ces conditions. L’engrenage restait le même pour les
personnes attaquées, qui ne voulaient en général pas se plaindre, encore moins
alerter les forces de l’ordre qui ne prenaient jamais leurs doléances en
considération. »
rue. Je comprenais que la déréliction était un venin qui pouvait tuer à la
vitesse du poison d’un crotale.
J’avais perdu tout autre objectif que celui de survivre, celui de me nourrir
quoi qu’il advienne et de pouvoir dormir en ayant le moins froid possible.
Mais également celui de ne plus subir de violences sexuelles ou d’agressions
physiques de toutes sortes. Car il était assez fréquent que des personnes, et
même des nationaux, se fassent brutaliser devant moi.
Finalement, dans la rue, nous étions tous semblables face à la violence et à
l’errance. Que nous soyons uniquement des sans domicile fixe ou encore des
immigrés, avec ou sans pièces d’identité, nous étions tous des exilés de la
misère. Nous avions tous cette crainte des protestations. Nous restions dans
cette brutalité et dans cette détresse assourdissante, comme si nous nous
plaisions à vivre dans ces conditions. L’engrenage restait le même pour les
personnes attaquées, qui ne voulaient en général pas se plaindre, encore moins
alerter les forces de l’ordre qui ne prenaient jamais leurs doléances en
considération. »
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