- EAN13
- 9791039901741
- Éditeur
- Syllepse
- Date de publication
- 21/06/2023
- Collection
- Alternatives Sud
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Transition «verte» et métaux «critiques»
Points de vue du Sud
Laurent Delcourt
Syllepse
Alternatives Sud
Livre numérique
Autre version disponible
-
Papier - Syllepse 13,00
Promesse d’un monde libéré de sa dépendance aux combustibles fossiles, la
transition énergétique n’est ni écologiquement neutre ni socialement juste.
Substituant une addiction à une autre, elle réclame pour se déployer des
quantités infinies de métaux dits «rares», «critiques» ou «stratégiques». En
relançant la course entre grandes puissances pour sécuriser leur
approvisionnement, elle participe d’une «extension du domaine de la mine»,
repousse les frontières de l’extractivisme et sape les écosystèmes locaux et
les droits des populations exposées. Présentée aux pays du Sud riches en
minerais comme levier de développement, elle les enferme dans le rôle
historique de fournisseurs de matières premières, pérennisant ainsi les
rapports d’exploitation néocoloniaux et les inégalités systémiques. Du moins
pour les plus pauvres d’entre eux, peu outillés pour profiter du boom
technologique ou transformer sur place leurs ressources, alors qu’ils assument
déjà l’essentiel des coûts sociaux et écologiques du verdissement des
économies riches et émergentes. Si des solutions (mécanismes de compensation,
climate smart mining facilities...) sont avancées pour adoucir l’impact de
cette conversion aux énergies dites «renouvelables», aucune ne questionne les
fondements et les limites de ce nouveau « capitalisme vert ». Une juste
transition doit s’attaquer aux asymétries dans la distribution des coûts et
bénéfices. Et passer nécessairement par une révision en profondeur du
productivisme et du consumérisme élitaire à l’origine des déséquilibres
planétaires.
transition énergétique n’est ni écologiquement neutre ni socialement juste.
Substituant une addiction à une autre, elle réclame pour se déployer des
quantités infinies de métaux dits «rares», «critiques» ou «stratégiques». En
relançant la course entre grandes puissances pour sécuriser leur
approvisionnement, elle participe d’une «extension du domaine de la mine»,
repousse les frontières de l’extractivisme et sape les écosystèmes locaux et
les droits des populations exposées. Présentée aux pays du Sud riches en
minerais comme levier de développement, elle les enferme dans le rôle
historique de fournisseurs de matières premières, pérennisant ainsi les
rapports d’exploitation néocoloniaux et les inégalités systémiques. Du moins
pour les plus pauvres d’entre eux, peu outillés pour profiter du boom
technologique ou transformer sur place leurs ressources, alors qu’ils assument
déjà l’essentiel des coûts sociaux et écologiques du verdissement des
économies riches et émergentes. Si des solutions (mécanismes de compensation,
climate smart mining facilities...) sont avancées pour adoucir l’impact de
cette conversion aux énergies dites «renouvelables», aucune ne questionne les
fondements et les limites de ce nouveau « capitalisme vert ». Une juste
transition doit s’attaquer aux asymétries dans la distribution des coûts et
bénéfices. Et passer nécessairement par une révision en profondeur du
productivisme et du consumérisme élitaire à l’origine des déséquilibres
planétaires.
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