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L'empire de la nature, Une histoire des jardins botaniques coloniaux (Fin XVIIIe siècle – années 1930)
EAN13
9791026711490
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
L'environnement a une histoire
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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L'empire de la nature

Une histoire des jardins botaniques coloniaux (Fin XVIIIe siècle – années 1930)

Champ Vallon

L'environnement a une histoire

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9791026711490
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    19.99

  • Aide EAN13 : 9791026711506
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    19.99

Autre version disponible

L’empire de la nature retrace l’histoire des jardins botaniques coloniaux
entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle (années 1780- années
1920). En partant de ces sites coloniaux spécifiques, enclaves de nature
ordonnée créées dans les capitales coloniales ou à proximité des lieux de
pouvoir, il analyse la manière dont est instituée une forme de domination liée
à la maîtrise du monde naturel. Lieux de collecte et de diffusion des
connaissances botaniques, sites de vente, espaces de sociabilité, les jardins
botaniques permettent d’examiner les rapports entre savoirs, pouvoirs et
constructions sociales en situation coloniale. Articulé autour des lieux et de
leurs usages, mais aussi des acteurs qui y travaillent, l’ouvrage montre la
dimension savante globale des jardins, leur fonction politique et leurs usages
économiques. La chronologie arrêtée prend en compte le moment de création des
jardins des colonies d’Ancien Régime, dans la suite des voyages naturalistes
autour du monde : Pamplemousses à l’île de France (île Maurice) en 1768, la
Gabrielle en Guyane française en 1786, Saint-Vincent aux Antilles britanniques
en 1785, Calcutta en 1787 sont des exemples qui illustrent le début d’une
longue vague de créations, parallèle à l’expansion impériale, puisque tout au
cours du XIXe siècle, les nouvelles colonies vont se voir quasiment
systématiquement dotées d’un jardin botanique. L’entre-deux-guerres représente
un tournant à plusieurs égards. Beaucoup de jardins cèdent leur fonction
scientifique à ce que les Britanniques les premiers appellent « stations
botaniques », dans une perspective d’expérimentation systématique de quelques
espèces rentables. Les jardins sont abandonnés ou transformés en parcs de
ville, sous gestion municipale. La botanique coloniale s’exerce désormais dans
d’autres lieux. Sans prétendre à l’exhaustivité, l’ouvrage présente, dans une
perspective d’histoire comparée et connectée, à l’échelle globale, un certain
nombre de jardins, pour rendre compte en même temps des histoires locales et
des circulations à l’échelle des régions du globe, des empires et entre les
empires. Des études de cas prises principalement dans l’empire français et
dans l’empire britannique, mais aussi dans les colonies hollandaise, belges ou
allemandes, jalonnent ce parcours. Celui-ci est organisé autour de quatre
moments. La première partie est consacrée à l’histoire institutionnelle des
jardins, et aux connections mondiales créées par les circulations et l’échange
de plantes, entre métropoles et colonies, et au sein des empires. Les empires
européens ont tous créé des jardins botaniques, mais avec des moyens, des
ambitions et des perspectives différentes. Ce chapitre met notamment en
perspective l’histoire bien connue du modèle britannique, centrée sur
l’activité du jardin britannique de Kew Gardens, avec celle de l’organisation
plus incertaine de l’empire français, où le jardin des Plantes à Paris, le
jardin du Hamma à Alger et le jardin colonial de Nogent, créé en 1899,
conduisent des politiques qui ne sont pas toujours concertées. La deuxième
partie permet au lecteur d’entrer dans les jardins, en donnant à voir
l’exposition de la nature, son ordonnancement, les logiques de promenade et de
mises en exposition des plantes qui président à l’organisation des lieux. Il
s’agit ici de proposer une histoire visuelle des jardins, en mettant en regard
les intentions des concepteurs de jardin (autorités coloniales, directeurs) et
les usages des visiteurs (colons et colonisés). Les jardins apparaissent alors
comme des sites disputés, échos et théâtres des réalités quotidiennes des
sociétés coloniales. La troisième partie envisage les jardins comme lieux de
savoirs botaniques et agronomiques. Interrogeant le rôle des savants européens
et des auxiliaires autochtones, cette partie décrit communauté de travail
spécifique, marquée de fortes hiérarchies, dans un cadre colonial qui les
renforcent, et dont le fonctionnement est révélateur de l’articulation des
savoirs et des pouvoirs dans les empires. Il montre aussi comment, à mesure
que l’on avance dans le siècle, les jardins perdent de leur centralité en tant
que lieux de science, au profit de stations agronomiques spécialisées. Enfin,
la dernière partie est consacrée à la dimension économique des jardins, qui
sont des outils impériaux d’exploitation de la nature, au service du projet
économique colonial de « mise en valeur ». Pour ce faire, il faut recourir aux
moyens les plus rentables pour adapter, reproduire et diffuser les plantes
jugées utiles. À cet effet, le recours à une main d’œuvre quasi gratuite est
commun à de nombreux jardins. À l’envers du décor, derrière les pelouses
soigneusement tondues et les massifs floraux apparaissent ainsi des jardiniers
et des ouvriers parfois très nombreux, et dont les conditions de travail
peuvent être très difficiles. Hélène Blais est professeure d’histoire
contemporaine à l’École normale Supérieure (ENS-PSL), et membre de l’Institut
d’Histoire moderne et contemporaine (IHMC). Spécialiste de l’histoire des
savoirs en situation coloniale, elle a publié Voyages au grand océan.
Géographies du Pacifique et colonisation (CTHS, 2005), Mirages de la carte.
L’invention de l’Algérie coloniale (Fayard, 2014) et co-édité de nombreux
ouvrages, dont Visages de l’exploration. Du mythe à l’histoire, (BNF éditions,
2022) ou Les « grandes découvertes » : une autre histoire de l’exploration du
monde (Le Seuil, 2019).
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