- EAN13
- 9782924414194
- Éditeur
- Collectif Liberté
- Date de publication
- 06/09/2016
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Revue Liberté 313 - Séduits par la droite
Les mots doux du capitalisme; "Travail, performance, liberté"... ces formules magiques qui colonisent nos rêves.
Mathieu Arsenault, Suzanne Jacob, Pierre Lefebvre, Simon Castonguay, Céline Minard, Suzanne Beth, Philippe Gendreau, Dalie Giroux, Édith Brunette, Olivier Choinière, Jean-Philippe Warren, Robert Lévesque, Liz Lacharpagne, Jean-Philippe Payette, Isabell...
Collectif Liberté
Livre numérique
Le présent dossier explore une emprise, non pas celle d’un penchant politique
mais bien d’un ordre économique, sur nos vies et avant tout sur nos façons de
sentir, de ressentir, d’éprouver et, bien entendu, d’être ensemble. Car avant
de penser le monde, nous l’éprouvons. Et si notre rapport au monde, aux
autres, à nous-mêmes, aux idées, alouette, relève d’abord du sensible, qu’est
donc devenue notre sensibilité pour que nous acceptions nos existences
stériles, anémiques, vides de sens surtout et dans lesquelles, collectivement,
nous ne nous emballons plus qu’à l’annonce de projets d’intendance, de profits
à court terme ou de victoire des Canadiens ? N’y a-t-il plus rien d’autre en
ce monde et en nous-mêmes qui soit en mesure de nous paraître tangible ? La
moindre marge du système semble avoir disparu. C’est peut-être pourquoi les
temps présents sont devenus invivables. « C’est la marge qui tient la page »,
disait Jean-Luc Godard. Sans elle, tout fout le camp. Et c’est peut-être
justement l’absence d’un tel espace, mental comme politique, qui caractérise
la violence particulière que notre époque déploie. Les champs en friche, pour
le dire ainsi, donnent l’impression d’avoir été éliminés. Peu importe la
direction vers laquelle nous tournons la tête, l’espace est cadastré par la
raison du plus fort. Comment, dès lors, d’autres choses, d’autres formes,
d’autres images, d’autres pratiques pourraient-elles émerger ? À partir d’où
pourraient-elles se déployer et nous permettre de fissurer l’homogénéité de
tout ce qui se propose à nous ?
mais bien d’un ordre économique, sur nos vies et avant tout sur nos façons de
sentir, de ressentir, d’éprouver et, bien entendu, d’être ensemble. Car avant
de penser le monde, nous l’éprouvons. Et si notre rapport au monde, aux
autres, à nous-mêmes, aux idées, alouette, relève d’abord du sensible, qu’est
donc devenue notre sensibilité pour que nous acceptions nos existences
stériles, anémiques, vides de sens surtout et dans lesquelles, collectivement,
nous ne nous emballons plus qu’à l’annonce de projets d’intendance, de profits
à court terme ou de victoire des Canadiens ? N’y a-t-il plus rien d’autre en
ce monde et en nous-mêmes qui soit en mesure de nous paraître tangible ? La
moindre marge du système semble avoir disparu. C’est peut-être pourquoi les
temps présents sont devenus invivables. « C’est la marge qui tient la page »,
disait Jean-Luc Godard. Sans elle, tout fout le camp. Et c’est peut-être
justement l’absence d’un tel espace, mental comme politique, qui caractérise
la violence particulière que notre époque déploie. Les champs en friche, pour
le dire ainsi, donnent l’impression d’avoir été éliminés. Peu importe la
direction vers laquelle nous tournons la tête, l’espace est cadastré par la
raison du plus fort. Comment, dès lors, d’autres choses, d’autres formes,
d’autres images, d’autres pratiques pourraient-elles émerger ? À partir d’où
pourraient-elles se déployer et nous permettre de fissurer l’homogénéité de
tout ce qui se propose à nous ?
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