- EAN13
- 9782924414163
- Éditeur
- Collectif Liberté
- Date de publication
- 24/05/2016
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Revue Liberté 312 - Marie-Claire Blais Une écrivaine de la marge
De «La belle bête» à «Soifs», plongée dans une oeuvre humaniste et démesurée.
Mathieu Arsenault, Suzanne Jacob, Alain Deneault, Robert Lévesque, Alexandre Fontaine-Rousseau, Pierre Lefebvre, Julien Lefort-Favreau, Élisabeth Nardout-Lafarge, Daniel Letendre, Marie-Claire Blais, Laurence Côté-Fournier, Michel Biron, Margaret Atwoo...
Collectif Liberté
Livre numérique
Dans Passages américains, paru en 2012 peu après le printemps étudiant, Marie-
Claire Blais pose un regard rétrospectif sur la lutte pour les droits civiques
des années 1960 aux États-Unis et livre un dense plaidoyer pour l’action
collective, la résistance politique, mais surtout pour la puissance d’action
de la jeunesse. Deux choses frappent dans ce court texte qui constitue en
quelque sorte le point de départ de ce dossier. D’une part, il devient
évident, à la lecture de ce livre, que la formation politique de Blais est
américaine et se distingue nettement en cela de celle des écrivains québécois
qui sont ses contemporains. Cette genèse, qu’on trouve aussi dans Parcours
d’un écrivain. Notes américaines, paru pour sa part en 1993, éclaire autrement
l’ensemble de cette œuvre où l’Amérique s’écrit en français ; c’est là
sûrement l’une de ses singularités. D’autre part, l’œcuménisme politique qui
semble teinter les romans du cycle Soifs tranche avec la radicalité des actes
de désobéissance civile dont l’auteure fait l’éloge et dont elle salue la
mémoire dans Passages américains. Comprendre politiquement l’œuvre de Marie-
Claire Blais, sans la réduire à des idées ou à des mots d’ordre, exige
d’explorer ces paradoxes. Il y avait plusieurs années qu’un écrivain n’avait
pas fait l’objet d’un dossier de la revue. En cette époque où la littérature
est plus que jamais soumise aux écrasantes lois du marché et doit trop souvent
se plier aux dictats de l’industrie culturelle, le parcours de Marie-Claire
Blais – plus encore, son ambition – est à la fois un puissant antidote contre
le cynisme et un exercice de lucidité. Inlassablement, elle invite à regarder
le monde dans toute sa violence pour parvenir à en dégager des parcelles
d’espoir et d’humanité.
Claire Blais pose un regard rétrospectif sur la lutte pour les droits civiques
des années 1960 aux États-Unis et livre un dense plaidoyer pour l’action
collective, la résistance politique, mais surtout pour la puissance d’action
de la jeunesse. Deux choses frappent dans ce court texte qui constitue en
quelque sorte le point de départ de ce dossier. D’une part, il devient
évident, à la lecture de ce livre, que la formation politique de Blais est
américaine et se distingue nettement en cela de celle des écrivains québécois
qui sont ses contemporains. Cette genèse, qu’on trouve aussi dans Parcours
d’un écrivain. Notes américaines, paru pour sa part en 1993, éclaire autrement
l’ensemble de cette œuvre où l’Amérique s’écrit en français ; c’est là
sûrement l’une de ses singularités. D’autre part, l’œcuménisme politique qui
semble teinter les romans du cycle Soifs tranche avec la radicalité des actes
de désobéissance civile dont l’auteure fait l’éloge et dont elle salue la
mémoire dans Passages américains. Comprendre politiquement l’œuvre de Marie-
Claire Blais, sans la réduire à des idées ou à des mots d’ordre, exige
d’explorer ces paradoxes. Il y avait plusieurs années qu’un écrivain n’avait
pas fait l’objet d’un dossier de la revue. En cette époque où la littérature
est plus que jamais soumise aux écrasantes lois du marché et doit trop souvent
se plier aux dictats de l’industrie culturelle, le parcours de Marie-Claire
Blais – plus encore, son ambition – est à la fois un puissant antidote contre
le cynisme et un exercice de lucidité. Inlassablement, elle invite à regarder
le monde dans toute sa violence pour parvenir à en dégager des parcelles
d’espoir et d’humanité.
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