- EAN13
- 9782924414132
- Éditeur
- Collectif Liberté
- Date de publication
- 23/02/2016
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Revue Liberté 311 - Habiter ou exploiter le monde ?
L’environnement, de la culture au politique
Gabriel Nadeau-Dubois, Julia Posca, Anne-Marie Régimbald, Yvon Rivard, Éric Martin, Suzanne Beth, Pierre Lefebvre, Robert Lévesque, Suzanne Jacob, Guillaume Roussel-Garneau, Mathieu Arsenault, Jessie Mill, Marie Parent, Serge Cardinal, Michel Nareau, J...
Collectif Liberté
Livre numérique
Si nous portons notre regard sur les installations pétrolifères de Syncrude à
Fort McMurray en Alberta, sur les forêts abitibiennes scarifiées par les
coupes à blanc ou le site minier Manitou-Goldex, abandonné, à Val-d’Or, on se
demande assez vite si nous savons encore habiter le monde. Le sol, la boue,
l’humus, l’air, les quenouilles, les maringouins semblent aujourd’hui être
pour nous plus abstraits et, du coup, moins sensés, moins signifiants, que les
retombées économiques, le taux de chômage ou le bourdonnement de la bourse de
Tokyo. Comme l’avançait le sociologue Jean-Philippe Warren en 2005 dans nos
pages – plus précisément celles du no 268, intitulé Intellectuel sans domicile
fixe –, la nature s’est, pour nous tous, transmutée en environnement. Elle
n’est plus un cosmos, un espace avec lequel dialoguer, une part du récit nous
englobant en tant que communauté, mais un pur objet extérieur à nous et, de
là, une simple ressource. Or, la ressource, comme chacun sait, ne s’habite
pas. Elle s’exploite. S’il nous est bien sûr impossible, à tout le moins peu
souhaitable, de revenir au cadre des cosmogonies grecques ou romaines, il nous
faut pourtant trouver le moyen d’investir de nouveau la Terre comme un lieu,
c’est-à-dire apprendre à la percevoir et à la lire autrement afin de
développer avec elle un nouveau commerce – à entendre ici au sens de relation
et de façon de se comporter à l’égard d’autrui. Chacun à sa manière, les
textes du présent dossier nous invitent à cette tâche.
Fort McMurray en Alberta, sur les forêts abitibiennes scarifiées par les
coupes à blanc ou le site minier Manitou-Goldex, abandonné, à Val-d’Or, on se
demande assez vite si nous savons encore habiter le monde. Le sol, la boue,
l’humus, l’air, les quenouilles, les maringouins semblent aujourd’hui être
pour nous plus abstraits et, du coup, moins sensés, moins signifiants, que les
retombées économiques, le taux de chômage ou le bourdonnement de la bourse de
Tokyo. Comme l’avançait le sociologue Jean-Philippe Warren en 2005 dans nos
pages – plus précisément celles du no 268, intitulé Intellectuel sans domicile
fixe –, la nature s’est, pour nous tous, transmutée en environnement. Elle
n’est plus un cosmos, un espace avec lequel dialoguer, une part du récit nous
englobant en tant que communauté, mais un pur objet extérieur à nous et, de
là, une simple ressource. Or, la ressource, comme chacun sait, ne s’habite
pas. Elle s’exploite. S’il nous est bien sûr impossible, à tout le moins peu
souhaitable, de revenir au cadre des cosmogonies grecques ou romaines, il nous
faut pourtant trouver le moyen d’investir de nouveau la Terre comme un lieu,
c’est-à-dire apprendre à la percevoir et à la lire autrement afin de
développer avec elle un nouveau commerce – à entendre ici au sens de relation
et de façon de se comporter à l’égard d’autrui. Chacun à sa manière, les
textes du présent dossier nous invitent à cette tâche.
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