- EAN13
- 9782890187658
- Éditeur
- Éditions du Noroît
- Date de publication
- 14/11/2012
- Collection
- Chemins de traverse
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La note du triangle
précédé de Le briqueteur et l'architecte
Jean-François Dowd
Éditions du Noroît
Chemins de traverse
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782890187658
- Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
14.99
Le triangle est l’instrument le plus facile à manier au sein du grand
orchestre. Objet futile, simple tige de métal pliée qu’on pourrait presque
glisser dans la poche intérieure de son veston comme une pipe ou un stylo. Des
piquiers qui s’avancent seuls ou en rangs serrés sur la portée des
percussions. Et ce timbre clair, pourtant, on dirait invasif, qui traverse les
mailles les plus ténues du bruit ambiant… Le triangle symbolise le mieux, sans
doute, le travail du diariste, du poète qui fignole des notes dans un carnet.
Un seul écart de lecture, un seul émoi intempestif, et – ding! C’est
l’appoggiature, le contretemps, la bourde. C’est l’humiliation de
l’instrumentiste, immédiate, tranchante, une humiliation pire, à n’en pas
douter, si l’on considère le caractère simplet de l’outil qui produit toujours
la même note lorsqu’on le frappe avec une tringle. Rien, dans ce bout de
métal, de quoi jouer les démiurges ou les semeurs de foudre. Rien que des
notes frappées, étirées de temps à autre en quintuples-croches, mais toutes
consubstantielles à l’orchestre, indissociables du tempo et du bercement de la
mélodie qu’a commandés le chef.
orchestre. Objet futile, simple tige de métal pliée qu’on pourrait presque
glisser dans la poche intérieure de son veston comme une pipe ou un stylo. Des
piquiers qui s’avancent seuls ou en rangs serrés sur la portée des
percussions. Et ce timbre clair, pourtant, on dirait invasif, qui traverse les
mailles les plus ténues du bruit ambiant… Le triangle symbolise le mieux, sans
doute, le travail du diariste, du poète qui fignole des notes dans un carnet.
Un seul écart de lecture, un seul émoi intempestif, et – ding! C’est
l’appoggiature, le contretemps, la bourde. C’est l’humiliation de
l’instrumentiste, immédiate, tranchante, une humiliation pire, à n’en pas
douter, si l’on considère le caractère simplet de l’outil qui produit toujours
la même note lorsqu’on le frappe avec une tringle. Rien, dans ce bout de
métal, de quoi jouer les démiurges ou les semeurs de foudre. Rien que des
notes frappées, étirées de temps à autre en quintuples-croches, mais toutes
consubstantielles à l’orchestre, indissociables du tempo et du bercement de la
mélodie qu’a commandés le chef.
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