- EAN13
- 9782708247055
- Éditeur
- Éditions de l'Atelier (réédition numérique FeniXX)
- Date de publication
- 1981
- Collection
- Comprendre pour agir
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Femmes et féminisme dans le mouvement ouvrier français
Marie-Hélène Zylberberg-Hocquard
Éditions de l'Atelier (réédition numérique FeniXX)
Comprendre pour agir
Livre numérique
Depuis un demi-siècle, les historiens s'intéressent à la classe ouvrière. Le
mouvement ouvrier, lui-même, s'est toujours montré soucieux de son passé.
Aujourd'hui, les militants souhaitent à la fois une histoire qui éclaire le
présent, et qui permette à chacun, parce qu'il a un passé, de mieux s'ancrer
dans la réalité. Le XIXe siècle ce n'est pas seulement Napoléon III, mais
aussi l'ouvrier relieur Varlin. Mais cette histoire concerne surtout les
travailleurs. Si, avec la renaissance du féminisme, les femmes commencent à
avoir un passé, les travailleuses n'en ont guère. Elles sont des épouses, des
mères, rarement des productrices. Leur passé est ainsi amputé d'une composante
fondamentale. On estompe leur contribution aux luttes ouvrières comme leur
participation à la production. N'est-ce pas atrophier la conscience qu'elles
ont d'elles-mêmes et du monde ? Marqués par le proudhonisme et la culture
dominante, menacés par le chômage, les ouvriers ont longtemps vu avec
inquiétude les femmes entrer à l'usine. Leur place dans le mouvement ouvrier
fut donc contestée. Les faits montrent que, très tôt, les femmes participent à
la lutte ouvrière. La résignation à un état de fait, considéré comme contraire
à leur nature de mère et de ménagère, fait peu à peu place à la revendication
du droit au travail. Le mouvement ouvrier ne peut plus ignorer ces
aspirations. Les femmes entrent dans les syndicats. Elles adoptent, certes,
d'abord les mêmes revendications que les hommes, mais leur présence modifie à
la fois les structures et les programmes syndicaux. Le passé des français ce
n'est pas seulement Varlin, c'est aussi l'ouvrière relieuse Nathalie Lemel, et
les milliers de travailleuses à qui l'histoire redonne aujourd'hui existence.
mouvement ouvrier, lui-même, s'est toujours montré soucieux de son passé.
Aujourd'hui, les militants souhaitent à la fois une histoire qui éclaire le
présent, et qui permette à chacun, parce qu'il a un passé, de mieux s'ancrer
dans la réalité. Le XIXe siècle ce n'est pas seulement Napoléon III, mais
aussi l'ouvrier relieur Varlin. Mais cette histoire concerne surtout les
travailleurs. Si, avec la renaissance du féminisme, les femmes commencent à
avoir un passé, les travailleuses n'en ont guère. Elles sont des épouses, des
mères, rarement des productrices. Leur passé est ainsi amputé d'une composante
fondamentale. On estompe leur contribution aux luttes ouvrières comme leur
participation à la production. N'est-ce pas atrophier la conscience qu'elles
ont d'elles-mêmes et du monde ? Marqués par le proudhonisme et la culture
dominante, menacés par le chômage, les ouvriers ont longtemps vu avec
inquiétude les femmes entrer à l'usine. Leur place dans le mouvement ouvrier
fut donc contestée. Les faits montrent que, très tôt, les femmes participent à
la lutte ouvrière. La résignation à un état de fait, considéré comme contraire
à leur nature de mère et de ménagère, fait peu à peu place à la revendication
du droit au travail. Le mouvement ouvrier ne peut plus ignorer ces
aspirations. Les femmes entrent dans les syndicats. Elles adoptent, certes,
d'abord les mêmes revendications que les hommes, mais leur présence modifie à
la fois les structures et les programmes syndicaux. Le passé des français ce
n'est pas seulement Varlin, c'est aussi l'ouvrière relieuse Nathalie Lemel, et
les milliers de travailleuses à qui l'histoire redonne aujourd'hui existence.
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