- EAN13
- 9782362450730
- Éditeur
- Institut français d’études anatoliennes
- Date de publication
- 08/02/2022
- Collection
- Bibliothèque (électronique) de l’IFEA
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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D’Angora à Ankara (1919-1950) : la naissance d’une capitale
Jean-François Pérouse
Institut français d’études anatoliennes
Bibliothèque (électronique) de l’IFEA
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782362450730
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Cette étude se propose d’analyser – principalement sur la base de sources
turques de l’époque – les modalités d’un processus d’aménagement caractérisé
par une contradiction permanente entre projet urbain et dynamiques urbaines de
facto, durant la période 1919-1950. Pour chaque moment successivement
distingué (quatre en tout : 1919-1923, puis 1923-1928, 1928-1938 et enfin
1938-1950) on s’efforce de prendre en compte à la fois le contexte, les
acteurs et les expressions concrètes du processus. Au lendemain de la Première
Guerre, Ankara est un modeste chef-lieu au cœur de l’Anatolie occidentale, qui
ne compte pas plus de 20 000 habitants. Entre 1923, date de la promotion
officielle en tant que capitale, et 1928, aucune « politique d’aménagement »
cohérente, n’est impulsée. Si le pouvoir municipal est consolidé, le faible
degré de coordination entre les parties prenantes
(ministères/municipalités/acteurs privés) empêche toute réalisation effective.
Les cadres du nouvel État ne trouvent pas à se loger décemment. Face à ce
malaise, les autorités se résolvent à organiser en 1927 un « concours
international », afin de doter Ankara d’un « plan d’aménagement » général et
prospectif. En parallèle est créée en 1928 une « Direction à la Construction
de la ville d’Ankara », instance dépendante du ministère de l’Intérieur. La
décennie 1930 s’individualise comme celle où, relativement, le volontarisme
est le plus net. Mais les moyens engagés restent insuffisants. Dès lors,
l’aménagement d’Ankara est peu à peu abandonné aux intérêts privés et
catégoriels. En 1950, sur une population officielle de près de 300 000
habitants, la moitié au moins est mal-logée. L’État préfère investir dans des
opérations de prestige, alors que la municipalité n’a pas les moyens de faire
face en matière d’adduction égalitaire d’eau. Au total, le cas d’Ankara
illustre de façon frappante le divorce entre l’urbanisme de projet et
l’urbanisation réelle, entre la ville rêvée/planifiée et la ville
effectivement produite.
turques de l’époque – les modalités d’un processus d’aménagement caractérisé
par une contradiction permanente entre projet urbain et dynamiques urbaines de
facto, durant la période 1919-1950. Pour chaque moment successivement
distingué (quatre en tout : 1919-1923, puis 1923-1928, 1928-1938 et enfin
1938-1950) on s’efforce de prendre en compte à la fois le contexte, les
acteurs et les expressions concrètes du processus. Au lendemain de la Première
Guerre, Ankara est un modeste chef-lieu au cœur de l’Anatolie occidentale, qui
ne compte pas plus de 20 000 habitants. Entre 1923, date de la promotion
officielle en tant que capitale, et 1928, aucune « politique d’aménagement »
cohérente, n’est impulsée. Si le pouvoir municipal est consolidé, le faible
degré de coordination entre les parties prenantes
(ministères/municipalités/acteurs privés) empêche toute réalisation effective.
Les cadres du nouvel État ne trouvent pas à se loger décemment. Face à ce
malaise, les autorités se résolvent à organiser en 1927 un « concours
international », afin de doter Ankara d’un « plan d’aménagement » général et
prospectif. En parallèle est créée en 1928 une « Direction à la Construction
de la ville d’Ankara », instance dépendante du ministère de l’Intérieur. La
décennie 1930 s’individualise comme celle où, relativement, le volontarisme
est le plus net. Mais les moyens engagés restent insuffisants. Dès lors,
l’aménagement d’Ankara est peu à peu abandonné aux intérêts privés et
catégoriels. En 1950, sur une population officielle de près de 300 000
habitants, la moitié au moins est mal-logée. L’État préfère investir dans des
opérations de prestige, alors que la municipalité n’a pas les moyens de faire
face en matière d’adduction égalitaire d’eau. Au total, le cas d’Ankara
illustre de façon frappante le divorce entre l’urbanisme de projet et
l’urbanisation réelle, entre la ville rêvée/planifiée et la ville
effectivement produite.
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