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Talleyrand, 1754-1838
EAN13
9782251919935
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
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Langue
français
Langue d'origine
français
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Talleyrand

1754-1838

Les Belles Lettres

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« Je n’ai conspiré dans ma vie qu’aux époques où j’avais la majorité de la
France pour complice et où je cherchais avec elle le salut de la patrie. »
C’est en ce trait que Talleyrand résume l’état d’esprit d’où proviennent les
hauts paradoxes de son action et la prodigieuse longévité de sa présence au
pouvoir. Né à Paris en 1754 dans l’une des plus anciennes familles de la
noblesse française, Talleyrand meurt en 1838 à 84 ans. Il est le seul homme à
avoir occupé des fonctions majeures et toujours plus prestigieuses au sein de
tous les gouvernements qui, de la Couronne de France à la Monarchie de Juillet
en passant par la Constituante et l’Empire, se sont confusément succédé. Lui
seul sut dominer les événements de cette période si bouleversée de l’Histoire.
Ses ennemis n’y virent qu’un traître accélérant les destitutions afin d’en
faire son miel : qu’il ait été aussi ambitieux que ceux qui lui firent le
reproche de les frustrer de leurs ambitions ne saurait guère suffire à
éclairer une si exceptionnelle destinée. « Je n’ai jamais donné un conseil
pervers à un gouvernement ou à un prince, mais je ne m’écroule pas avec eux »,
confiait le prince de Talleyrand, bien décidé à « ne pas se mêler de choses
qu’il désapprouverait », car « un gouvernement qu’on soutient est un
gouvernement qui tombe… ». Que ce soit vis-à-vis du Directoire et en faveur de
Bonaparte, ou vis-à-vis de Napoléon et en faveur de Louis XVIII, Talleyrand
n’a jamais abandonné quiconque qui ne se fût d’abord abandonné lui-même.
Lorsque tout s’effondre en un flot de catastrophes suscitées par les
idéologies, alors, en prince d’Ancien Régime et en magnifique lecteur de
Saint‑Simon, Talleyrand se fait une règle de demeurer altier et froid afin que
dans l’émotion se découvre un point de stabilité qui fasse souvenir de la
France. Pour tenir contre l’idéologie cette position universelle, Talleyrand
dresse un mur autour de sa vie intérieure, qu’il cultive en silence, car « la
vie intérieure seule peut remplacer toutes les chimères ». Et de son pas
boiteux, cet homme affligé d’un pied-bot marche droit son chemin dans un monde
branlant. Énigmatique et franc, son sens prophétique édifia les traités
internationaux qui donneront à l’Europe du XXe siècle le socle de sa possible
pacification et de sa défense collective contre les totalitarismes. On le
jugea sur les apparences : l’évêque apostat, l’aristocrate opportuniste, le
politique dépravé… Il y a bien plus à comprendre en cette figure qu’ont
admirée Lamartine, Balzac et Goethe. Et il y a tant à apprendre de cet homme
qui, concentrant comme Tocqueville la réalité d’un millénaire de Royauté,
parvint à lire le sens de son temps et à trouver les remèdes qu’exigeait
l’éruption de chaque nouvelle maladie.
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