Éthique et politique

Cet ouvrage s’inscrit loin des controverses sur le nazisme de Martin
Heidegger. Dans la surenchère actuelle autour de cette question, elle est ici
abordée en restant fidèle à l’esprit ontologique, phénoménologique et
herméneutique de Heidegger.
Si un rapport à la politique pourrait, le cas échéant, y être possibilisé, il
ne le sera qu’en liaison avec cet esprit où tout en bout de course l’éthique
prend une place très privilégiée dans la Lettre sur l’humanisme. En insistant,
chemin faisant, sur le rôle central du dasein dans l’ek-sistence comme
foncièrement freiheit, c’est-à-dire nécessairement et toujours-déjà liberté en
tant qu’ouverture au monde et aux autres.
Si la question de l’être a été la préoccupation essentielle de Heidegger,
c’est pour qu’au-delà de la détermination strictement philosophique, l’homme
saisisse radicalement son essence pour y conformer son vécu dans ses
aspirations les plus légitimes, parmi lesquelles nous avons la relation avec
l’autre comme valeur participant à la définition du je-suis.
Une pensée du mépris, de l’exclusion, du crime et de l’extermination ne
saurait trouver un fondement dans la pensée de Heidegger.