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Les vies de papier

Rabih Alameddine

Les Escales

  • Conseillé par
    19 juin 2018

    Beyrouth

    Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. À l’ombre des murs anciens de son appartement, elle s’apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, après avoir allumé deux bougies pour Walter Benjamin, cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle commence à traduire en arabe l’une des œuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov.

    À la fois refuge et » plaisir aveugle « , la littérature est l’air qu’elle respire, celui qui la fait vibrer comme cet opus de Chopin qu’elle ne cesse d’écouter. C’est entourée de livres, de cartons remplis de papiers, de feuilles volantes de ses traductions qu’Aaliya se sent vivante.

    Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient ; de l’odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l’imprévisibilité de Beyrouth.

    Le résumé était tentant, les avis passionnés, mais ma lecture a été laborieuse.

    D’abord parce que le récit est éclaté, en fonction des souvenirs d’Aaliya. Eclaté comme la ville dans laquelle Aaliya est obligée de faire des tours et des détours.

    Ensuite parce que je ne me suis pas attachée aux personnages. Ni Aaliya ni ses voisines ne m’ont parlé, pas même Hannah.

    Enfin parce que les trop nombreuses citations qui émaillent le récit ont coupé le rythme de ma lecture.

    Ma rencontre avec ce livre n’a pas eut lieu, dommage pour moi.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de l’AK47 à côté du lit d’Aaliya pendant la guerre.


  • Conseillé par
    11 décembre 2016

    « Mon père m’a nommée Aaliya, l’élevée, celle au-dessus. »

    « J’aime beaucoup la citation de Mark Twain : « L’histoire ne se répète pas, mais elle rime. » » En constatant que l’auteur était un homme après avoir lu ce roman je n’en revenais pas : j’ai accordé foi tout du long à la voix d’Aaliya, j’étais persuadée de lire un récit et non un roman. Je la voyais tellement bien, cette beyrouthine de soixante-douze ans, solitaire dans son grand appartement délabré et de plus en plus inadaptée à toute vie sociale. Tout comme chaque 1er janvier elle entame une nouvelle traduction, je la pensais décidée à coucher sur papier sa vie différente, à témoigner qu’on peut être arabe, libanaise, répudiée, libraire, athée, drôle, râleuse, amoureuse folle de la littérature, qu’on peut lire ses contemporains – et se désoler de leur platitude -, se référer aux classiques comme on respire – sans le moindre atome d’une quelconque pédanterie -, ou qu’on peut se définir comme traductrice même – et peut-être surtout si – personne n’a jamais lu notre travail. Ainsi Aaliya n’existe pas ? Il fallait l’inventer. Elle était nécessaire. Elle m’a montré Beyrouth comme si j’y déambulais moi-même, j’ai vécu toutes les guerres qui s’y sont succédé, j’ai fait l’appel de chacune de mes vertèbres avant de poser le pied sur le sol le matin, j’ai connu Hannah et je la pleure encore, et surtout, surtout : j’ai envie de lire, lire, lire, encore plus.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    10 septembre 2016

    Comme à chaque premier de l’an, Aaliya Saleh s’apprête à se lancer dans la traduction d’un roman en arabe. C’est un rituel chez elle ( "oui, je suis un brin obsessionnelle. En tant que femme non religieuse, ceci est ma profession de foi"), encore faut-il décider quel livre sera l’élu. A soixante-douze ans, elle vit toujours dans le même appartement de Beyrouth. Mariée à seize ans, son époux l’a répudiée assez vite mais sans jamais divorcer. Malgré les traditions libanaises, Aaliya ne s’est jamais coulée dans le moule et elle s’est construite une vie entourée de livres.

    Ne mâchant pas ses mots, caustique ou ironique voire impertinente, elle nous entraîne dans ses souvenirs et dans son présent. De digressions succulentes à des anecdotes sur Beyrouth en temps de guerre, il s’agit d’un récit complètement addictif !
    Sans jamais se lamenter ou chercher la compassion, mais en avouant quelquefois sa peur ancienne, elle se livre entièrement avec des références à des auteurs et des citations sans se montrer pédante ou hautaine. De la traduction et sa manière bien personnelle de procéder "c'est le processus qui me captive, et non le produit fini", à son amour pour la littérature et à la musique classique, Beyrouth personnage à part entière a toute sa place.
    Elle n’hésite pas à interpeller le lecteur et les écrivains actuels en disant le fond de sa pensée.
    Aaliya est si attachante par sa personnalité que l’on aimerait qu’elle existe!

    Un livre entraînant sur toute la ligne, passionnant et un vrai hymne d’amour à la littérature ! Que demander de plus ?

    "J'ai les névroses des auteurs mais pas leurs talents."

    "Quand je lis un livre, je fais de mon mieux, pas toujours avec succès, pour laisser le mur s'effriter un peu, la barricade qui me sépare du livre. J'essaye d'être impliquée."