Le déracinement est une souffrance et peut être une force.... Bien des familles françaises savent de quoi ici parle Alice Zeniter. Petite fille de harkis, Naïma se cherche, elle interroge sa grand mère, une toute petite femme algérienne( kabyle!) qui parle difficilement le français. Ce roman parle magistralement de cette période que notre pays a du mal à regarder en face, de cette famille nombreuse qui a quitté son village au milieu des oliviers pour être installée dans une de ces barres d'immeubles, de l'identité des enfants, et de leur recherche. C'est une saga magnifique et terrifiante, des personnages attachants . Alice Zeniter sait, avec brio, nous faire comprendre ce que l'on nous avait caché.
Nous sommes au XVIème siècle, chez les Bénédictines, dans un couvent où les sœurs essaient de soulager les douleurs du peuple. L'abbaye de Notre-Dame du Loup abrite en effet un hôpital sur lequel règne Sœur Clémence, qui n'a pas son pareil pour utiliser les plantes. Le Roi lui-même protège le lieu, bénéficiant parfois du savoir-faire de l'herboriste.
Cependant le nouvel évêque de Vence, Jean De Solines, avide de cette source de richesses, dépêche deux vicaires dévoués, dont le jeune et sensible Léon, afin de trouver matière à scandale, et ainsi détourner de ce lieu les faveurs du Roi.
Les intrigues dépasseront les prévisions de l'évêque, et lorsque l'Inquisition s'empare des renseignements, le Diable lui-même y trouvera son compte.
Une fresque immense et très détaillée, encore une fois, Yannick Grannec n'a pas son pareil pour passionner son lecteur et l'entraîner vers la connaissance de l'âme humaine, tellement complexe !
voyage en banlieue chinoise
Ce roman, j'en avais commencé la lecture il y a quelques mois... Et l'avais abandonnée ! En effet, l'entrée dans cette banlieue chinoise n'est pas simple. Les personnages, sous leur arbre, ne pensent qu'à une chose : posséder la maison qu'ils louent pour rester justement près de celui-ci, qui abrite les dépouilles des ancêtres. On entre alors dans le quotidien de cette famille pauvre, les Zhang. Les membres de la famille me sont vite devenus familiers, et attachants. Leur lutte contre les puissants ressemble à un conte, avec cette écriture poétique et mélancolique.
face à face
Sous cette neige qui, au fil des pages, s'accumule et efface l'au-dehors, le narrateur, blessé, se remet lentement grâce aux soins du vieux Matthias, lui-même blessé au-dedans. C'est très lent, les visites sont rares car les chemins dangereux. Il se passe peu de choses mais les sensations sont réelles, humaines, présentes. Un très beau roman qui parle d'entraide, de silence et de souffrance humaine.
cavale
En dépit de toute la souffrance portée par cette femme qui s'adresse à son compagnon tout au long du livre en le tutoyant, Violaine Bérot laisse au lecteur le soin de s'émouvoir, d'apprécier tout cet amour qu'elle porte à celui qui lui fait si mal. Ce n'est en aucun cas un réquisitoire contre la violence faite aux femmes mais on peut néanmoins imaginer un autre dénouement à cette histoire. Elle s'enfuit, Elle ressent de l'amour mêlé à de la haine contre cet artiste qui la dévore. Elle nous entraîne derrière elle vers un espoir de liberté. Un roman épuré, des phrases d'une simplicité toute poétique.