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Sexualités, sociétés, nativités, Une enquête anthropologique
EAN13
9791026710813
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Les Classiques
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Sexualités, sociétés, nativités

Une enquête anthropologique

Champ Vallon

Les Classiques

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9791026710813
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    18.99

  • Aide EAN13 : 9791026710820
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    18.99

Autre version disponible

Comment en sommes-nous arrivés à trouver légitime, banale, sinon normale, la
PMA, autrement dit, l’insémination artificielle des femmes ? Comment se fait-
il que la pornographie soit devenue le spectacle le plus fréquenté aujourd’hui
en Occident, serait-ce de façon virtuelle, par le biais d'Internet ? Ce livre
tente de répondre à ces questions en posant l'hypothèse qu'il existe une
relation forte entre les formes que prend la sexualité, les normes sociales
d'une société donnée et les conceptions qu'elle véhicule en matière de
fécondation, de naissance et d'allaitement des enfants. L'optique, résolument
anthropologique même si elle possède également une dimension historique, se
veut délibérément comparative puisqu'il s'agit de confronter l'Occident sur ce
plan aux autres aires culturelles, notamment l'Australie, l'Amérique et l
'Extrême-Orient. Ressort alors le rôle prépondérant que joue l'élevage, et
donc la connaissance de l'hérédité biologique, comme modèle procréatif, tout
comme l'anti-modèle que constitue en soi la doctrine chrétienne de l'una caro
(une seule chair). L'ouvrage, se découpe en trois parties. La première qui
s'ouvre sur un commentaire serré de la célèbre théorie de l'échange
matrimonial de Claude Lévi-Strauss dénonce le déni de la sexualité qui
caractérise l'anthropologie classique. Elle enchaîne sur plusieurs exemples
ethnographiques, pris dans diverses aires culturelles, qui montrent deux
choses : si la sexualité revêt des significations très différentes d'une aire
à l'autre — interdépendance des espèces naturelles, communication, référence
cosmique —, elle reste directement reliée à la procréation. Le cycle qui va de
la fécondation au sevrage en passant par la gestation et la naissance reste
une séquence continue. La deuxième partie pose la singularité de l'Occident
qui dérive de sa maîtrise de l'élevage. Ce dernier repose sur la sélection.
L'enquête prend un tour historique allant de l'Antiquité gréco-romaine au XIXe
siècle. D'emblée est établie une claire distinction entre plaisirs sexuels et
accouplement à visée réproductive. L'avènement du christianisme rejette cette
dualité en restreignant considérablement l'exercice de la sexualité et en
faisant de la venue d'un enfant une providence divine. Cette partie s'attache
à explorer ensuite comment ces deux conceptions radicalement opposées de la
procréation, dans la mesure où chacune aiguise ou amoindrit la domination
masculine sur la femme, s'entrelacent au cours de l'histoire de l'Occident en
une sorte de scansion binaire. On part d'un Moyen Âge relativement paritaire à
un XVIIe siècle qui affermit la domination masculine, tandis qu'à un XVIIIe
siècle plutôt paritaire suit un XIXe siècle qui consacre le patriarcat. La
dernière partie de l'ouvrage part d'un postulat. La connaissance du cycle
menstruel féminin — méconnu jusqu'au début du XXe siècle — suivie par les
immenses progrès de l'obstétrique et de la génétique vont considérablement
renforcer le modèle de l'élevage. Usant une fois encore de la comparaison
entre plusieurs régimes aspirant à une "humanité nouvelle", néo-christianisme,
communisme soviétique, fascisme dans sa version nazie, on montre comment le
rôle procréatif de la femme y est désormais articulé à la production et la
consommation de masse. Ce finalisme renforce sans conteste la position de la
femme dans la société. Un basculement majeur s'opère toutefois. Tandis que le
modèle vétérinaire reflétait par le passé plutôt une situation de domination
de l'homme sur la femme, il devient désormais le vecteur principal d'un
affranchissement du féminin, voire de son éventuelle domination. Il polarise
la vieille dichotomie occidentale en sexualité récréative et sexualité
procréative et la renvoyant à celle de la double banalisation de la
pornographie, d'une part, de la PMA, d'autre part. Erudit, écrit d'une plume
limpide, l'ouvrage prend l'aspect d'une somme. Il repose largement sur des
citations d'auteurs connus (Montaigne, Buffon) ou moins connus (Nicolas
Chorier ou Nicolas Venette). Dans tous les cas, il offre une image inattendue
de ces auteurs, créant des effets de surprise. Il peut se lire comme une
nouvelle version de L'histoire de la sexualité de Michel Foucault. Mais, plus
ramassé, il présente l'avantage de se limiter ni à l'Occident, ni à la
sexualité stricto sensu puisqu'au fond la procréation y occupe la place
centrale. Il fournit ainsi au lecteur une vision beaucoup plus large que la
sienne. Enfin il intervient dans un contexte très différent que celui des
années 1970 et de la dite Révolution sexuelle, ce qui lui confère une grande
charge polémique. Dans le contexte actuel que l'on désigne par le deuxième
féminisme, Sexualité, sociétés, nativités. Une enquête anthropologique pose en
effet la question brûlante suivante : dans quelle mesure les avancées
législatives de ces dernières années en faveur de la libéralisation totale de
l'accès à la PMA représente un progrès social, autrement dit un progrès qui
profite à la société dans son ensemble ? On en propose une autre lecture :
ravalement du corps féminin à des fonctions biologiques instrumentalisées par
un eugénisme qui ne dit pas son nom et risques de fragmentation de l'ordre
social comme totalité. Emmanuel Désveaux, né en 1956, est directeur d’études à
l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) depuis 2003. ED possède
une formation initiale en histoire-géographie et en philosophie, reçue à
l'université de Paris VIII-Vincennes. Il se tourne ensuite vers
l'anthropologie et entreprend, encouragé par Cl. Lévi-Strauss, un terrain
ethnographique qui durera plus de deux ans dans le Grand Nord canadien, chez
les Ojibwa septentrionaux. Il en revient avec une thèse qui démontre toute la
pertinence de la méthode lévi-straussienne et à laquelle il restera toujours
fidèle. A savoir, une méthode susceptible non seulement d'analyser les mythes,
mais également, en mobilisant sans relâche une sensibilité phénoménologique
dans l'observation, d'appréhender au plus près les réalités de l'existence
d'un groupe humain et le sens qu'une culture donnée leur confère. Il
revendique d'ailleurs une approche similaire lorsqu'il s'agit d'aborder les
textes historiques. ED devient ainsi l'un des rares spécialistes français des
Indiens d'Amérique du Nord et un des meilleurs connaisseurs de l'œuvre de
Lévi-Strauss. Ses livres Quadratura americana; Essai d’anthropologie lévi-
straussienne (Georg, 2001) et Au-delà du structuralisme. Six méditations sur
Claude Lévi-Strauss (Complexe, 2008) reflètent ce double ancrage. Sans
renoncer à ses intérêts américanistes, il ouvre depuis une dizaine d'années
son champ de recherche à d'autres aires culturelles, notamment à l'Australie
et à l'Europe ainsi que l'atteste son ouvrage Avant le genre. Triptyque
d'anthropologie hardcore (Éditions de l'EHESS, 2013). En parallèle à sa
réflexion actuelle sur les questions de genre -qu'il préfère, afin d'éviter
toute confusion, définir selon un vocabulaire plus classique de relations
entres les hommes et les femmes -, il poursuit une vaste enquête sur
l'architecture vernaculaire à travers toutes les Alpes. ED, qui est
responsable depuis 2019 de la mention "Anthropologie sociale et ethnologie" à
l'EHESS, a été le directeur scientifique du Musée du quai Branly durant sa
phase de construction (2001-2006) et commissaire de l'exposition Kodiak,
Alaska, les Masques de la collection Alphonse Pinart (2002). Cela a été
l'occasion de relancer l'intérêt pour cette figure attachante d'un
explorateur-ethnographe du XIXe siècle qui était alors largement oubliée. Il a
été enfin professeur invité dans de nombreuses universités étrangères, au
Brésil, au Canada, aux Etats-Unis et en Allemagne. Il est ainsi professeur
associé à l'université de l'Indiana, à Bloomington (États-Unis). Sa
bibliographie comprend plusieurs ouvrages, outre ceux mentionnés ci-dessus,
ainsi que plus d'une centaine d'articles publiés dans des revues scientifiques
et quelques autres rédigés pour des revues grand public.
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