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Leçons de sociologie
EAN13
9789999997065
Éditeur
NumiLog
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Leçons de sociologie

NumiLog

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9789999997065
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Un élément essentiel qui entre dans la notion de tout groupe politique, c'est
l'opposition des gouvernants et des gouvernés, de l'autorité et de ceux qui
lui sont soumis. Il est très possible qu'à l'origine de l'évolution sociale
cette distinction n'ait pas existé ; l'hypothèse est d'autant plus
vraisemblable que nous trouvons des sociétés où elle n'est que très faiblement
marquée. Mais, en tout cas, les sociétés où elle s'observe ne peuvent être
confondues avec celles où elle fait défaut. Les unes et les autres constituent
deux espèces différentes que des mots différents doivent désigner, et c'est
aux premières que doit être réservée la qualification de politiques. Car si
cette expression a un sens, elle veut dire avant tout organisation au moins
rudimentaire, constitution d'un pouvoir, stable ou intermittent, faible ou
fort, dont les individus subissent l'action, quelle qu'elle soit.

Mais un pouvoir de ce genre se rencontre ailleurs que dans les sociétés
politiques. La famille a un chef dont les pouvoirs sont tantôt absolus, tantôt
restreints par ceux d'un conseil domestique. On a souvent comparé la famille
patriarcale des Romains à un petit État ; et si, comme nous le verrons tout à
l'heure, l'expression n'est pas justifiée, elle serait irrépréhensible si la
société politique se caractérisait uniquement par la présence d'une
organisation gouvernementale. Une autre caractéristique est donc nécessaire.

On a cru la trouver dans les rapports particulièrement étroits qui unissent
toute société politique au sol qu'elle occupe. Il y a, dit-on, une relation
permanente entre toute nation et un territoire donné. « L'État, dit
Bluntschli, doit avoir son domaine ; la nation exige le pays » (p. 12). Mais
la famille n'est pas moins liée, au moins chez un grand nombre de peuples, à
une portion déterminée du sol ; elle aussi a son domaine dont elle est
inséparable puisqu'il est inaliénable. Nous avons bien vu que, parfois, le
patrimoine immobilier était véritablement l'âme de la famille ; c'est lui qui
en faisait l'unité et la pérennité ; il était le centre autour duquel
gravitait la vie domestique. Nulle part le territoire politique ne joue un
rôle plus considérable dans les sociétés politiques. Ajoutons, d'ailleurs, que
cette importance capitale attachée au territoire national est de date
relativement récente. D'abord, il paraît assez arbitraire de refuser tout
caractère politique aux grandes sociétés nomades dont l'organisation est
parfois très savante. Puis, c'était autrefois le nombre des citoyens et non le
territoire qui était considéré comme l'élément essentiel des États. S'annexer
un État, ce n'était pas s'annexer le pays, mais les habitants qui l'occupaient
et se les incorporer. Inversement, on voyait les vainqueurs aller s'établir
chez les vaincus, sur leurs domaines, sans perdre pour cela leur unité et leur
personnalité politique.

Extrait de la Quatrième Leçon ( _Morale civique_ ) _.

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