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Moses Hess. Philosophie, communisme et sionisme, De la fraternité sociale à la terre du retour
EAN13
9782841625932
Éditeur
L'Eclat
Date de publication
Collection
Philosophie imaginaire
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Moses Hess. Philosophie, communisme et sionisme

De la fraternité sociale à la terre du retour

L'Eclat

Philosophie imaginaire

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782841625932
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    9.99

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Dans les traditions philosophiques allemandes et françaises, c’est à la
critique développée par la pensée marxiste que l’on doit de pouvoir aborder
l’œuvre de Moses Hess (1812-1875). Pourtant le « rabbin communiste », comme
l’appelait Marx lui-même, non sans quelque nuance de mépris, fut l’un des
penseurs du xixe siècle qui questionna au plus près les conditions de la
liberté et de l’égalité sociales. Dans les études juives, la philosophie de
Moses Hess est très rarement évoquée, si l’on excepte les commentaires de
Martin Buber ou de Isaiah Berlin qui font de Moses Hess ce « communiste et
sioniste (qui) joua un rôle décisif dans le premier mouvement […] (et) inventa
virtuellement le second ». Parallèlement, si le sionisme hessien ne fut pas
toujours bien accueilli au xixe siècle par le monde juif, Ben Gourion décida,
en 1961, de faire transférer ses cendres en Israël, où elles furent déposées
au kibboutz Degania, aux côtés de celles de Sirkin ou Borochov qui, à sa
suite, avaient opéré une synthèse entre marxisme et sionisme. Toutefois, Moses
Hess fut l’objet d’une double marginalisation. D’un côté, l’intellectuel juif
sioniste disparut derrière les débats autour de l’État Juif de Herzl et, pour
les maîtres de la spiritualité juive, le questionnement hessien était à
interpréter comme celui d’un philosophe de l’histoire, trop profane pour être
soumis à l’étude et médité. Moses Hess, pourtant, ne s’éloigna jamais de la
spiritualité juive et partagea non seulement la douleur de l’exil et les
souffrances des Juifs européens, mais aussi l’attente du retour en terre
promise. Toute l’œuvre de Moses Hess nous semble témoigner du rôle de cet
héritage culturel et cultuel qui fit du philosophe de l’émancipation un
penseur juif et un précurseur du « sionisme », dont le terme ne verra le jour
que quelques décennies plus tard. Sa dernière œuvre d’importance, Rome et
Jérusalem, témoigne à la fois de son attachement au judaïsme et de sa
conviction de la nécessité d’une terre pour son peuple. D’un autre côté, le
premier communiste allemand s’est exprimé bien trop radicalement en tant que
philosophe humaniste et (proto)-sioniste pour pouvoir exister sur la scène de
la philosophie politique occidentale. C’est que, au sein de la pensée
communiste, les théories retenues n’ont, le plus souvent, autorisé qu’une
lecture de l’émancipation réglée par le matérialisme historique, c’est-à-dire
par des représentations proches du positivisme, soumettant l’histoire,
l’activité économique et politique à un strict déterminisme. Cette
conceptualisation de l’émancipation a marqué la constitution même de la pensée
marxienne. Confronté à ces orientations tout à la fois économiques, politiques
et philosophiques, Moses Hess qui n’abandonna pas l’idéal d’un communisme
humaniste et demeura fidèle à ses héritages culturels, ne pouvait qu’être tenu
à distance. Le livre de Jean-Louis Bertocchi veut porter un éclairage nouveau
sur cette œuvre pionnière et singulière à bien des égards et dont le cœur est
bel et bien la discussion serrée de la pensée de Spinoza, juif banni de sa
communauté, lu attentivement par Marx lui-même, et et dont l’attribution du
nom à une petite rue de Tel Aviv croisant la rue Gordon, un peu avant
d’arriver à l’avenue du Roi Salomon (Shlomo ha Melekh), en partant de la mer,
a suscité jadis une vive polémique dans les instances municipales. Hess, à son
tour, aura sa rue, mais son œuvre reste encore peu lue et connue, si l’on
excepte l’essai d’Isaiah Berlin (qui a achevé de le couper de son lectorat
communiste), un livre de Gérard Bensussan (Moses Hess, la philosophie, le
socialisme, Paris, PUF, 1985), aujourd’hui épuisé, et un autre (jamais traduit
en français) de Shlomo Avineri, qui lui consacre un chapitre dans son Histoire
de la pensée sioniste (Lattès, 1982) également épuisé. Il est absent des 1000
pages de Sionismes, Textes fondamentaux (Albin Michel 1998) (édition établie
par Denis Charbit) au (probablement juste) prétexte qu’il ne serait que «
proto-sioniste », et seule Delphine Benichou lui fait l’honneur d’une notice
dans l’anthologie (Le sionisme dans les textes) qu’elle a publié pour les
éditions du CNRS (2014) avec une préface de Dominique Bourel. Avec cette
publication nous voudrions réparer une injustice et susciter une discussion,
sinon apaisée, du moins constructive, que devrait provoquer la collusion dans
un même titre des deux vocables « communiste » et « sioniste », dont les sens
respectifs semblent avoir échappé à quelques-uns de nos contemporains. Jean-
Louis BERTOCCHI, Docteur en Philosophie et Professeur à la retraite. Chargé de
Cours in classe préparatoire au Lycée J. Perrin et d'Enseignement à
l'Université de Provence, il a participé aux activités de recherche URA – CNRS
1084. Publications : Marx et le sens du travail. Editions Sociales, 1996« H.
Arendt : une pratique de la philosophie en question » in Reconnaissance du
travail, Sous la direction d'Y. Schwartz. PUF, 1997 « Du corps au travail, des
dramatiques au jeu » in La Pensée n° 312 Après le structuralisme, Publications
de l'Université de Provence, 1998
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