Tact-pulsion

Ce livre arrive après un long parcours de thérapeute et d’analyste associé à
40 ans de réflexions et recherches : comment aider au mieux mes patients,
grands et petits, à sortir des pièges dans lesquels ils étaient bien souvent
enfermés ? Pour construire une théorie de la pensée, il est indispensable de
connaître les travaux actuels permettant de comprendre l’humain et de disposer
des connaissances établies par les neurosciences, l’embryologie et la
psychologie développementale, en particulier en termes de capacités de
mémorisation et de capacité d’actions organisées et anticipées. La
psychanalyse a besoin de se développer en interagissant avec ces autres champs
de connaissance. Une première partie explore la vie avant la naissance et
présente les découvertes de l’embryologie   qui établissent que la première
sensation opérationnelle est le toucher, à 8 semaines de développement
embryologique. La peau est dès lors considérée comme le premier organe des
sens et les observations montrent dès le départ que le fœtus recherche de
manière organisée le contact par des activités exploratoires portant sur le
rythme et le territoire. Les découvertes des 20 dernières années sur la
mémoire nous permettent de comprendre la mise en forme des traces mémorielles,
ainsi que leur persistance sous forme de traumatisme. Cela entraîne la
nécessaire révision d’un certain nombre de concepts métapsychologiques qui
deviennent incompatibles avec les découvertes et données d’observation : en
particulier la nature première de la pulsion ne peut plus être considérée
comme sexuelle mais doit être reconnue comme une poussée à toucher, appelée
tact-pulsion par l’auteur. La persistance d’une mémoire de forme de tact-
pulsion constitue l’organisateur de la vie psychique. La deuxième partie
consacrée aux débuts de la vie à l’air libre établit un état des lieux des
capacités du bébé à la naissance, en particulier sous l’angle de capacités
extrêmement précoces de représentation, d’association, d’anticipation. Dans un
modèle de communication défini comme « opéra de la rencontre », l’auteur
envisage les modes de survivance de ces dialogues primitifs et la place du
tact-pulsion dans notre vie. Des moments cliniques illustrent les différentes
façons de perdre /trouver/ garder/ rentrer /rompre… le contact, et les champs
thérapeutiques nouveaux que cela ouvre.