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Esquisse d’une psychologie des classes sociales
EAN13
9782381115085
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Esquisse d’une psychologie des classes sociales

Le Mono

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782381115085
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    5.49
Entre les hommes qui ont vécu avant nous, surtout longtemps avant nous, et
nous-mêmes, d'où vient que nous imaginons communément qu'il y ait une
différence si profonde et presque infranchissable ? Certes, le temps est
irréversible. Pas plus qu'un individu, une société ne peut remonter le cours
des âges. Mais là n'est point la seule raison de ce sentiment d'étrangeté que
nous inspirent les figures du passé. Elles nous paraissent loin de nous non
seulement dans le temps, mais sur l'échelle des êtres, comme si elles
appartenaient à une autre espèce, semblable à nous par la forme extérieure,
mais plongée dans une atmosphère où l'on ne respirait pas le même air, où les
idées, les sentiments, les sensations elles-mêmes ne pouvaient être les mêmes
qu'aujourd'hui. C'est bien ce qu'on imagine, lorsqu'on lit des livres
d'histoire ou des romans historiques, lorsqu'on visite des bâtiments anciens,
des lieux où tout est demeuré inchangé depuis un demi-siècle, plus encore
lorsqu'on évoque ceux qui ont vécu dans ce décor, passé le long de ces murs,
et qui sont aussi loin de nous que des fantômes ou les habitants inconnus de
quelque planète inaccessible.

De tels sentiments s'expliqueraient sans peine, si, indépendamment de tout ce
qui a pu se transformer dans le milieu social, et même en supposant qu'il ne
change pas, ou qu'il change peu, si l'homme lui-même, c'est-à-dire l'espèce
humaine était soumise à une évolution. Alors, nous ne nous reconnaîtrions plus
comme des êtres faits de la même substance, ayant les mêmes organes, et
capables de réagir de la même manière aux impressions qui viennent du monde
matériel. Chaque génération serait considérée comme répondant à une phase
définie de cette évolution organique. Elle apporterait sur la scène du monde
un ensemble de types physiques : tempéraments, corpulences, traits, regards,
paroles et gestes, qui ont été réalisés à cette date, mais dont le moule est
brisé, et que nous ne rencontrons plus autour de nous...

Nous devrons fixer notre attention sur les divers groupes humains, reconnaître
quelles sont les représentations collectives dominantes dans ces ensembles,
quelle est leur force et leur extension, quelles sont leurs limites. Nous
aurons à les envisager aussi dans leurs rapports, à chercher si elles
correspondent à des phases diverses d'une évolution dont les sociétés humaines
en leur état actuel nous présenteraient, juxtaposées, des phases succes­sives,
et quelles prévisions quant à l'avenir proche on peut tirer d'une telle
comparaison. C'est dans le cadre des classes sociales, classes diverses, le
plus large et aussi le plus naturel, le moins artificiel de tous ceux qui
s'imposent aux hommes vivant en société, que nous poursuivrons notre examen
des motifs sous leur forme collective, quitte, plus tard, et pour ne rien
oublier, à faire retour sur d'autres catégories, et sur d'autres formes
d'associations...
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