La philosophie africaine

Le souci de cet ouvrage est d'apporter des éléments pour susciter des pistes
pour une nouvelle problématique philosophique négro-africaine. L'étude est
structurée en cinq parties.

1\. « Philosophie africaine : Des dénégations à la réhabilitation ». A partir
des dénégations ethnocentriques, avec l'Anthropologie raciste (Comte Arthur
Gobineau entre autres), les dénégations historicistes (F. W. Hegel, D. Hume)
et avec le théoricien de la mentalité primitive des sociétés archaïques
(Lucien Lévy-Bruhl), cette partie examine comment l'idée de « philosophie
africaine » a vu le jour. On va s'intéresser aux sources antiques des
civilisations égyptienne, nubienne et éthiopienne, au Moyen Âge, avec l'apport
arabo-islamique et à certains penseurs du monde moderne, tels qu'Abbé
Grégoire, Antênor Firmin, Edwards Blyden, etc.

2\. « Doctrines idéologiques négro-africaines ». Cette partie montre comment
certaines idéologies (panafricanisme, négritude, authenticité, messianismes,
socialisme et marxisme) ont contribué, par la revendication d'une identité
dite négro-africaine, à influencer une certaine vision philosophique.

3\. « Mythes, symbolismes et vision du monde ». Cette partie s'intéresse aux
mythes et symboles et à des systèmes cosmologiques ou cosmogoniques africains
(égyptien, dogon, bambara).

4\. « Dialectique du pouvoir et du sacré ». On s'interroge ici sur ce qui unit
et différencie initiation, sagesse et philosophie, en partant d'un récit
d'Amadou Hampaté Bâ et de Germaine Dieterlen, Koumen, texte initiatique des
Pasteurs peul (1861).

5\. « Problématique, sens et critiques de la philosophie africaine ». Cette
partie tente de circonscrire au-delà de la critique des idéologies
identitaires et des herméneutiques, l'idée de philosophie africaine en tant
que continuum ethnologique, pour questionner ensuite le concept de tradition
et d'identité, de sagesse et de pensée africaine, bref le pourquoi et le
comment de la philosophie africaine.