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Max
EAN13
9782889072194
Éditeur
Zoé
Date de publication
Collection
ZOE POCHE
Langue
français
Langue d'origine
allemand
Fiches UNIMARC
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Max

Zoé

Zoe Poche

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782889072194
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    10.49

  • Aide EAN13 : 9782889072200
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    10.49

Autre version disponible

Ce roman de Matthias Zschokke porte le nom de Max, un personnage auquel le
narrateur s’évertue à donner des contours, qu’il place dans des situations,
souvent loufoques, et fait interagir avec ses semblables. Surtout des femmes,
et belles de préférence, car Max est « un produit de son époque », pour lui,
tout est affaire d’apparences. Max est installé à Berlin. Au bar où il se
rend, il se tient debout, accoudé au comptoir. De quoi aurait-il l’air les
jambe pendante, assis sur une chaise haute ? Il s’exerce à « composer son
visage », se donne des airs de « penseur souffrant » par exemple, pour attiser
la curiosité et « ne pas décevoir ses observateurs supposés ». Rapidement dans
le récit, l’image de Max et celle du narrateur se brouillent. Ce narrateur,
qui intervient à tout moment, a beau s’appliquer à raconter l’histoire de Max
(« On se perd. Je veux seulement raconter Max ») c’est de lui qu’il parle.
Mais aussi de son regard sur la politique, de cette manière que tout le monde
a de se conformer au jeu de la société, tout en cherchant à faire valoir sa
singularité ; la mode est aux chaussures trop étroites et voilà que
l’Allemagne entière a mal aux pieds. Mais surtout, le narrateur refuse
d’aborder certains sujets. Lorsqu’ils affleurent malgré lui dans son discours,
il stoppe net, laissant des blancs sur la page, des phrases inachevées. On
devine en filigrane une attirance homosexuelle, aussitôt balayée. Matthias
Zschokke, « le maître de l’espièglerie mélancolique » (Neue Zürcher Zeitung) a
un style reconnaissable en tous. Il maîtrise parfaitement la langue, joue avec
les attentes de son lecteur. Il l’entraîne où bon lui semble, l’invitant à se
questionner sur des sujets apparemment triviaux mais qui, sous sa plume,
prennent une ampleur inédite. « Zschokke maîtrise le magique : à partir de
rien il fait quelque chose, et tandis qu’il décrit la vie dans ses bizarreries
elle devient plus dense, prend de la valeur, de la grâce et de l’éclat.»
Carsten Hueck, Deutschlandfunk Kultur (=le France Culture allemand) « Le
théâtre, dernier bastion d’un monde ordonné et compréhensible. » Chez
Zschokke, le théâtre devient miroir d’une société où chaque écart est puni. Il
faut jouer son rôle à la perfection, sans quoi des décharges électriques
seront assénées aux comédiens, par les maîtres régisseurs : "On faisait
apprendre aux comédiens les diverses suites de mouvements comme les pas d’un
ballet. Dès que l’ensemble des mouvements était réglé en courbes dynamiques et
dramatiques, on les enregistrait dans le fixeur gestique. Sous le masque, on
appliquait derrière les oreilles de chaque comédien un liquide conducteur qui
aidait à transmettre les secousses électriques au corps. Si pendant la
représentation les gestes, la mimique ou l’intonation du comédien présentait
des écarts par rapport à la matrice, [on] lui envoyait des décharges. S’il
résistait, on intensifiait le courant sur ordre du technicien général."
Discours hyper-contemporain sur la question de l’identité : "[Max] a essayé
d’être différent. Pourquoi ? Je ne le sais pas non plus. Quand on est comme
tout le monde, on est comme tout le monde, un point. Recherche d’identité. Qui
suis-je en opposition à un tel ? Et on essaie de se circonscrire, pour
reconnaître ses vrais besoins, pour ne pas se voir imposer ses besoins comme
on vous impose à la radio les nouvelles qui ne vous intéressent pas." Max en
séjour à Paris "Il pourrait vraiment se rendre à Paris. Ce sera sûrement
rasant, Max à Paris. Tentative. En train. Il arrive je crois que ça s’appelle
gare de Lyon. Et dedans, il y a un restaurant magnifique, avec des miroirs et
des lustres et du satin, vraiment étonnant, d’immenses peintures aux murs, et
très haut, et sur la carte, dans la petite vitrine, des plats en français.
Donc impressionnants. (…) dehors il fait plutôt froid et humide et c’est
stupidement bruyant parce qu’on est en train de défoncer la route, avec des
compresseurs ; il traverse, entre dans un café, pense bistrot bistrot, reste
debout parce qu’il n’y a plus de place assise, commande une boisson typique.
Un Suisse sait toujours un peu de français et c’est pourquoi il commande
toujours une boisson typique. Avec de l’eau-de-vie. C’est tiède. Un Suisse,
c’est le seul Parisien typique." Le narrateur/auteur dans l’exercice de ses
fonctions : "Il faut être très prudent dans la manipulation des biographies,
ou dans leur rédaction, pour qu’il n’y ait pas soudain une chose de peu
d’importance dont personne ne voudrait. Ou peut-être est-ce juste,
précisément, qu’il en soit ainsi ; la chose est là, personne n’en veut, et
tout le monde doit. Les gens aussi sont là, personne n’en veut, et tout le
monde doit oh, parfois il survient des phrases stupides, excusez-moi. Cela a
l’air si décousu, et ça l’est, ça l’est. On pourrait peut-être sauter
directement à l’alinéa suivant." Matthias Zschokke vit à Berlin depuis 1980.
Il a passé son enfance et sa jeunesse près de Bienne, la ville de Walser
(profondément admiré par Zschokke). D’abord comédien, puis dramaturge,
cinéaste, écrivain, il a reçu le prix Robert Walser pour son premier roman,
Max, en 1981, le prix Femina étranger pour Maurice à la poule en 2009 et le
Grand Prix de littérature du Canton de Berne en 2014 pour l’ensemble de son
œuvre.
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