- EAN13
- 9782707330314
- Éditeur
- Les Éditions de Minuit
- Date de publication
- 02/01/2014
- Collection
- Critique
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Autre version disponible
Comment l’image-temps surgit-elle ? Sans doute avec la mutation du cinéma,
après la guerre, quand les situations sensori-motrices font place à des
situations optiques et sonores pures (néo-réalisme). Mais la mutation était
préparée depuis longtemps, sous des modes très divers (Ozu, mais aussi
Mankiewicz, ou même la comédie musicale). L’image-temps ne supprime pas l
’image-mouvement, elle renverse le rapport de subordination. Au lieu que le
temps soit le nombre ou la mesure du mouvement, c’est-à-dire une
représentation indirecte, le mouvement n’est plus que la conséquence d’une
présentation directe du temps : par là même un faux mouvement, un faux
raccord. Le faux raccord est un exemple de « coupure irrationnelle ». Et,
tandis que le cinéma du mouvement opère des enchaînements d’images par
coupures rationnelles, le cinéma du temps procède à des réenchaînements sur
coupure irrationnelle (notamment entre l’image sonore et l’image visuelle).
C’est une erreur de dire que l’image cinématographique est forcément au
présent. L’image-temps directe n’est pas au présent, pas plus qu’elle n’est
souvenir. Elle rompt avec la succession empirique, et avec la mémoire
psychologique, pour s’élever à un ordre ou à une série du temps (Welles,
Resnais, Godard...). Ces signes de temps sont inséparables de signes de
pensée, et de signes de parole. Mais comment la pensée se présente-t-elle au
cinéma, et quels sont les actes de parole spécifiquement cinématographiques
?Cet ouvrage est paru en 1985. Du même auteur : Cinéma 1 - L'image-mouvement
(1983).
après la guerre, quand les situations sensori-motrices font place à des
situations optiques et sonores pures (néo-réalisme). Mais la mutation était
préparée depuis longtemps, sous des modes très divers (Ozu, mais aussi
Mankiewicz, ou même la comédie musicale). L’image-temps ne supprime pas l
’image-mouvement, elle renverse le rapport de subordination. Au lieu que le
temps soit le nombre ou la mesure du mouvement, c’est-à-dire une
représentation indirecte, le mouvement n’est plus que la conséquence d’une
présentation directe du temps : par là même un faux mouvement, un faux
raccord. Le faux raccord est un exemple de « coupure irrationnelle ». Et,
tandis que le cinéma du mouvement opère des enchaînements d’images par
coupures rationnelles, le cinéma du temps procède à des réenchaînements sur
coupure irrationnelle (notamment entre l’image sonore et l’image visuelle).
C’est une erreur de dire que l’image cinématographique est forcément au
présent. L’image-temps directe n’est pas au présent, pas plus qu’elle n’est
souvenir. Elle rompt avec la succession empirique, et avec la mémoire
psychologique, pour s’élever à un ordre ou à une série du temps (Welles,
Resnais, Godard...). Ces signes de temps sont inséparables de signes de
pensée, et de signes de parole. Mais comment la pensée se présente-t-elle au
cinéma, et quels sont les actes de parole spécifiquement cinématographiques
?Cet ouvrage est paru en 1985. Du même auteur : Cinéma 1 - L'image-mouvement
(1983).
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