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Johnny-Flupke Hallyday, Marginales 297
EAN13
9770025293916
Éditeur
Ker
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Johnny-Flupke Hallyday

Marginales 297

Ker

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9770025293916
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    3.99
Un recueil de textes littéraires sur l'idole des jeunes (et moins jeunes) !

C’est entendu : la mort de Johnny, célébrée par tout un peuple, adhérents de
la dernière heure, panurgiens et opportunistes compris, s’est enlisée dans la
plus saumâtre des affaires de famille, où la règle du capitalisme triomphant
camouflée dans une idylle de fin de vie et une adoption tiers-mondiste (selon
l’expression désormais mal portée) d’avant-dernière heure, a déployé son
infâme loi avec un cynisme immonde.
Au point que notre choix du thème, à peine diffusé, s’est trouvé remis en
question, ce qui explique le retard de cette parution que Jean Jauniaux et moi
avons maintenue en raison de la qualité des contributions qui avaient reflété
– avant que le veau d’or n’intervienne – l’émotion éprouvée lors de la
disparition du chanteur français le plus illustre de sa génération.
Ce dont nous ne nous doutions pas, c’est que cette même Amérique, à laquelle
Johnny s’était si vainement mesuré, allait l’absorber dans la pire de ses
aliénations coupables : la loi du profit.

Découvrez le numéro 297 de la revue Marginales, la voix de la littérature
belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker.

EXTRAIT DE Les joueurs de flûte par Marc Wilmet

Le 31 octobre 1981, au lendemain de la mort de Georges Brassens, je me
trouvais dans le train Bruxelles-Milan pour un séminaire qu’on m’avait demandé
à l’Université de Metz. Gare après gare, les journaux des kiosques égrenaient
à la une le portrait encadré de noir du chanteur.
Le compartiment était presque vide (heureuse époque où les professeurs invités
recevaient un billet de première classe). Seul un jeune Américain, accoudé à
la fenêtre, rédigeait des notes. En profitant d’une brève escapade hygiénique,
j’ai eu l’indiscrétion de déchiffrer quelques lignes de son carnet et lu sous
le dessin d’une moustache : Who is this guy? « Qui est ce type ? » Ainsi,
Brassens, que Gabriel Garcia Márquez et le numéro du 12 décembre 1982 de la
Revue Clarin de Buenos Aires allaient déclarer « le meilleur poète du moment
en France », lui était totalement inconnu !
À trente-cinq ans de distance, ne nous leurrons pas. Qui, en dehors de la
Francophonie, se sera vraiment ému du décès de Johnny Hallyday (ou d’ailleurs
de la perte de l’académicien mondain Jean d’Ormesson qu’avaient médiatisé ad
nauseam les Bernard Pivot et les Michel Drucker) ? L’effervescence, déjà, ne
semble pas avoir franchi la frontière linguistique de la Belgique. N’empêche,
elle a été par ici d’une ampleur rare.
Les gens de ma génération – j’avais 20 ans en 1960 – ne s’intéressaient guère
aux « idoles des jeunes ». Nos références musicales ne furent pas celles-là,
même si les éclats des tumultueuses amours successives du rockeur arrivaient
de loin en loin : Sylvie Vartan (combien jolie !), Nathalie Baye (ah !
difficile de pardonner cet écart de goût à l’actrice de Truffaut), les
copains, les motos, l’alcool, la drogue, le barnum du Stade de France, les
évasions fiscales…, aucun obstacle apparent à la légion d’honneur, à l’«
hommage populaire » et multi-présidentiel du 9 décembre 2017. Puis la maladie.
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